Quels modèles socio-économique pour l’Économie solidaire ?
Dans un contexte de grandes mutations de l’environnement politique et économique de la France : évolution des politiques publiques en faveur de l’ESS, réforme de l’entreprise et de son rôle dans la société, redéfinition de l’intérêt général, marchandisation de l’action sociale, remise en cause des acquis sociaux..., il est primordiale que les acteurs de l’économie solidaire se mobilisent et se rassemblent pour réfléchir ensemble aux modèles que nous construisons :
- Quelle coopération socio-économique construire pour accompagner une transition citoyenne écologique et solidaire sur nos territoires ? Quels outils d’accompagnement avons nous développer que nous pourrions mutualiser ? Comment partager nos expériences, valoriser nos pratiques, transmettre nos savoirs ?
- Quel modèle économique pour développer nos activités et nos territoires ? quel financement pour les structures de l’Économie solidaire aujourd’hui ? Quels modalités d’hybridation de ressources : secteur public, privé, auto-financement, finances solidaires, éthiques et nouvelles pratiques d’investissement social ? quels analyses critiques et retour d’expériences pouvons nous partager ?
- De l’intérêt général à l’investissement social, quel enjeux de l’utilité sociale ? Pourquoi évaluer et piloter l’utilité sociale dans une organisation, pratiques démocratiques et utilité sociale, place des parties prenantes internes et externes ? Comment valoriser et défendre notre conception de l’utilité sociale ou de l’intérêt général ?
- Quelle est la force des initiatives citoyennes et solidaires et comment font elles mouvement ? Regroupement, structuration, convergence, comment renforcer notre pouvoir d’agir collectif ?
Renforcer notre mouvement
L’après midi du 22 mars a été entièrement consacré au chantier, de construction du Mouvement, entrepris depuis l’assemblée générale de juin 2017. L’atelier « Se renforcer » a permis l’élaboration collective d’un programme d’actions en vue de renforcer le mouvement autour de quatre axe :
- se compter : améliorer la lisibilité du Mouvement en montrant qui nous sommes et ce que nous représentons, améliorer la communication au sein du mouvement et renforcer la visibilité de son appartenance au mouvement, aussi bien pour nourrir le national de ce que chacun porte et représente que pour favoriser au local l’appartenance de chaque initiative ou militant au mouvement.
- se valoriser : dire ce que nous représentons et ce que nous portons, la diversité de besoins auxquels nos membre répondent et le modèle socio-économique que nous portons. Expliquer ce qu’est l’Économie solidaire, ses valeurs, ses finalités, ses méthodes, ses pratiques, son histoire. Ses réalisations concrètes
- se multiplier : par le soutien au développement de nos réseaux mais également en ouvrant le Mouvement a de nouveaux adhérents, sur les territoires où nous ne sommes pas représenté, en favorisant la diversité des adhérents et en ouvrant largement le Mouvement aux initiatives locales et citoyens.
- se démultiplier par l’action collective, la mutualisation et la coopération : construire des actions collectives de communications, développer des outils collectif pour mutualiser nos informations, nos outils...
De nombreuses propositions concrètes ont émergé et une dynamique pour avancer se construit autour de la diffusion d’un questionnaire et d’un nouvel atelier lors de l’Assemblée générale 2017 qui se tiendra le 23 juin 2018 à Lille.
Des ateliers pour construire ensemble les priorités de demain :
Introduite par une conférence de Laurent Gardin qui nous a présenté l’économie solidaire et les autres modèles socio-économiques de l’ESS permettant de poser le cadre de notre réflexion, la journée du 23, a été construite autours de cinq ateliers :
- Quelle coopération à l’échelle des territoires pour mettre en œuvre une transition citoyenne écologique et solidaire ?
- Quelles formes de contractualisation possible avec les politiques publiques du local à l’international ?
- Quels mode de financements ?
- Quels enjeux autour de la valorisation de l’utilité sociale ou de l’impact social ?
- Quelles forces transformatrices des initiatives et quelle participation aux mouvement sociaux ?
L’ensemble de ces ateliers ont abouti à des propositions pour 2018-2019 et confirment la volonté des membres de :
- renforcer le mouvement en l’ouvrant davantage aux citoyens et à de nouveaux territoires,
- renforcer notre accompagnement des initiatives là où elles se développent, notamment dans leur capacité à résister dans un environnement défavorable,
- se renforcer également par la coopération et la mutualisation aussi bien en interne autour des actions que nous portons ( formations, accompagnement, éducation) qu’en externe dans le renforcement de nos partenariats.
Des Propositions de travail pour 2018-19
- Continuer la dynamique de renforcement au sein du mouvement : échange de données sur les membres, identification plus forte au mouvement, coopérer sur la communication, créer un groupe d’ambassadeur, développer des actions communes ( fêtes de l’humanité, fêtes des possibles, …), travailler sur l’interopérabilité de nos outils cartographique avec les autres mouvement qui développent des cartographies, renforcer les liens avec RIPESS, sur ce sujet.
- Développer les actions de structuration et d’accompagnement : Organiser des tables-rondes en région : sur les financements, sur la contractualisation avec les politique publiques, sur les mode de coopérations territoriales, sur la valorisation de l’utilité sociale.
- Développer les formations : sur ces mêmes thèmes ( finance utilité sociale, coopération…
- Faire des fiches techniques, illustrées d’expériences, sur certains sujets : SCIC, Titres associatif, PTCE. Remonter des expériences dans la lettre d’information.
- Décrypter collectivement les enjeux autour du financement (discrimination, subvention vs endettement…) des partenariats et poursuivre les travaux de plaidoyer et de contribution à la coconstruction des politiques publiques, notamment au niveau national (fiscalité, finances solidaires, relations partenariales avec les collectivités, prise en compte du non monétaire…),
- Organiser un axe de travail et d’expérimentation sur les fonds collectifs (foncière…),
- Créer une instance de débat et de réflexion ouverte à ses membres et aux parties prenantes autour de l’évaluation de l’impact social et de la valorisation de l’utilité sociale, assurer une veille, et organiser des temps de réflexion collective pour permettre aux structures de s’approprier ces enjeux.
- Renforcer les coopérations et la convergences avec nos partenaires : Engagement du mouvement et de ses membres dans l’action Pacte du CTC, notamment en participant à la proposition d’actions dans le champs de l’économie solidaire, là où le Mouvement a des structures territoriales, appuyer les groupes locaux,dans leur besoin organisationnel et en transmettant nos connaissances sur les méthodes de contractualisation avec les politiques publiques. Apporter au RTES la contribution du MES à la coconstruction des politiques publiques en s’associant au chantier sur l’évolution du cadre juridique de la contractualisation entre collectivités publique et acteurs privés. Rencontrer les fédérations de finances solidaires pour une collaboration sur ces travaux, et notamment la Fédération des Cigales. S’impliquer davantage dans le pilotage de l’université d’été solidaire, citoyenne, et rebelle Grenoble - 22-26 août 2018 et y proposer au moins trois ateliers.
- Lancer un véritable travail autour des enjeux sur la sémantique, les définitions et le périmètre de l’ESS et la convergence avec les mouvements sociaux.