Pour l’occasion deux tables ronde ont été organisées afin d’ouvrir le débat avec la quarantaine de participants sur l’importance de remettre au cœur de l’ESS de la clarté et une éthique face aux urgences climatiques et sociales !
Alors que l’ONU et l’OIT énoncent l’ESS dans leurs préconisations pour préserver l’avenir de la planète, celle-ci, de plus en plus attendue comme un levier des transitions indispensables pour répondre aux enjeux sociaux et écologiques, est traversée par des débats autour de son identité et de son projet politique. Non seulement invisibilisée, l’économie sociale et solidaire est aujourd’hui dénaturée par les décisionnaires politiques et des acteurs économiques qui travestissent ses principes et ses pratiques. Mal relayée par les médias, amalgamant économie sociale et solidaire, RSE et entreprises à missions, l’ESS est difficilement lisible pour les citoyen.ne.s.
La première table ronde : L’Economie solidaire en mouvement, avec les intervention de Josette Combes, co-présidente Mouvement pour l’Economie Solidaire (MES) ; Fabrice Penasse, directeur du Pôle d’Économie Solidaire 21 (PES 21), Jason Nardi, coordinateur du Réseau Intercontinental de Promotion de l’Economie Sociale et Solidaire - Europe (RIPESS Eu) et Jean-Louis Laville, titulaire de la Chaire « Économie Solidaire », Centre National des Arts et Métiers (CNAM), a permis, à partir d’une présentation de l’ouvrage collectif L’Economie solidaire en mouvement publié en novembre 2022 à l’occasion des 20 ans du Mouvement, , de mettre en exergue l’histoire de l’économie solidaire au cours des ces cinquante dernières années et sa contribution à la construction de l’ESS en France. Les intervenants ont raconté comment, à partir d’engagement citoyens pour répondre à des besoins non ou mal couvert à l’échelle locale, une multitude d’initiatives solidaires se sont développées dans de nombreux secteurs de l’activité économique et sur tous les territoires, se structurant progressivement autour d’enjeux économiques, sociaux, démocratiques et environnementaux. Le mouvement pour l’économie solidaire, qui depuis son émergence a accompagné le développement et la structurations de ces initiatives, est devenu une tête de réseau de l’ESS qui revendique la place du citoyen dans l’économie et se fixe pour priorité de mobiliser une économie populaire, solidaire, collective, qui permette à chaque citoyen.ne de retrouver du pouvoir d’agir. Face a une prédominance de l’entreprise et du marché dans notre imaginaire économique les intervenants revendiquent la citoyenneté économique comme levier pour une transition écologique et solidaire de notre société.
La deuxième table ronde Quel cap pour l’ESS ? a permis de se questionner sur les enjeux pour faire de l’ESS l’économie de demain. A travers les interventions croisés de Jérôme Saddier, Président de ESS France, l’espace de représentations des têtes de réseaux de l’ESS et des CRESS à l’échelle national, interlocuteur privilégié de l’Etat pour le développement de politiques en faveur du développement de l’ESS, de Patricia Andriot, vice-présidente du Réseau des collectivités Territoriales pour une Économie Solidaire (RTES) mais également élu d’une collectivité locale, s’engage au quotidien pour coconstruire avec l’ensemble des partie prenantes du territoire un autre développement des territoires, de Bastien Sibille, coopérateur engagé, Président des Licoornes, de Mobicoop et administrateur d’Enercoop qui souhaite transformer radicalement l’économie en construisant un modèle économique entièrement coopératif et appel les citoyens à lever 1 milliard pour la transition écologique et solidaire, et de Patricia Coler co-présidente du MES et déléguée générale de l’UFISC. De ces échanges plusieurs points d’accord peuvent être relevé :
– la place des citoyen.nes est essentielle pour le développement de l’ESS et le financement solidaire, et il est donc essentiel de promouvoir la citoyenneté économique et de renforcer la gouvernance démocratique au sein des entreprises de l’ESS
– Plus que jamais il est essentiel de se rassembler autours des valeurs des principes et du périmètre définit par la loi de 2014 et de porter le projet transformateur de l’ESS, bien au delà d’un capitalisme responsable. De se mobiliser pour une ESS plus forte et plus lisible qui s’engage en faveur d’une réelle transition écologique et pour plus de justice sociale.
– Enfin il est primordiale de rappeler que les principes de solidarité sont au cœur des pratiques de l’ESS, de la transformation sociale et de la vision politique.
Nous tenons a remercier chaleureusement l’ensemble des intervenants pour leur contribution, la Fondation Charles Leopold Mayer pour l’accueil et enfin Bruno Lasnier, Alice Oeschner et Bérénice Dondeyne pour l’animation de cette soirée.