A l’origine du projet :
Le Musée du capitalisme belge est né d’une initiative citoyenne mise sur pied en 2012 par une quinzaine de personnes bénévoles âgées de 24 à 31 ans. L’idée de créer un tel projet est venue, lors d’une visite au Musée du Communisme à Prague, du constat qu’il n’existait pas de “Musée du Capitalisme” dans le monde (à leur connaissance). Le Musée du Capitalisme est aujourd’hui une « Association sans but lucratif - ASBL » orientée autour d’un projet central : le Musée Nomade. Exposition itinérante et innovante sur notre système économique et culturel, le Musée Nomade propose un contenu accessible à un large public, à travers de nombreuses animations interactives.
Le Musée du capitalisme est avant tout une initiative citoyenne portée par une dizaine de personnes. Il emploie actuellement 3 salariés à mi-temps qui tournent tous les 2 ans. Il reçoit notamment une subvention de l’Etat.
Le MES, qui avait pu découvrir le musée itinérant du Capitalisme à deux reprises en Belgique, cherchait à savoir comment faire venir cette exposition en France. Le collectif belge à l’origine de cette exposition a décliné l’invitation en proposant plutôt de transmettre son expérience et ses savoirs pour impulser la création d’un musée en France.
Persuadé que le Musée Belge était une manière d’illustrer autrement le travail mené par l’Observatoire Citoyen de la Marchandisation des Associations, le MES a convaincu le CAC de le rejoindre dans ce projet et ensemble, ils ont alors découvert qu’il existait deux autres musées en Allemagne et aux Etats-Unis.
L’idée a germé d’une rencontre de tous ces musées lors de l’Université des mouvements sociaux et des solidarités (UEMSS) en août 2023 à Bobigny.
Après plusieurs temps d’échange entre les différents musées, le CAC et le MES, le déplacement d’une partie de l’expo belge a été organisé et un atelier d’une journée sur le projet d’un nouveau musée du capitalisme en France a été construit pour les UEMSS. Lors des UEMSS du 23 au 27 août, dix pour cent de l’exposition belge a pu être présentée aux participants de l’université d’été. Le 26 août, l’atelier « Vers un musée du Kapitalisme en France » a permis :
- de rendre compte de l’histoire des trois musées,
- de permettre une rencontre de l’IMOCA (l’union internationale des musées du capitalisme portée par les trois musées),
- de consolider l’interconnaissance entre tous ces musées et les personnes des collectifs français intéressées par ce projet,
- de faire des ateliers pour imaginer les premiers éléments, les premiers pas et les appuis d’un possible musée du capitalisme en France.
Vous pouvez retrouver :
– l’article de restitution de l’atelier ici
une partie de cet atelier, en vidéo ici
Les avancées du Projet français depuis :
Suite à ce premier temps d’échange, en décembre 2023, le CAC a proposé un atelier lors de sa journée d’automne réunissant les réseaux partenaires proches, afin de présenter les 3 musées et d’ouvrir la réflexion sur ce projet. Ces rencontres ont également ouvert la dynamique à d’autres réseaux : le mouvement Colibris, Ingénieurs sans frontière, Transiscope, l’Ufisc, Acepp, Attac, Ritimo, E-graine, Framasoft…
Une page « musée du capitalisme » a été créée sur la « gare centrale » du CAC , elle regroupe à la fois la note d’intention, les premières explications, la rencontre à l’UEMSS (et les vidéos réalisées), puis les notes de l’atelier mené lors de la journée d’automne du CAC (déc 23).
A l’occasion de cette rencontre, dans le cadre de l’organisation des 10 ans du Musée du Capitalisme Belge, une exposition du Musée est organisée dans le lieu même de sa première édition, à Namur du 9 février au 28 mars 2024 dans les locaux de la Bibliothèque Universitaire Moretus Plantin, le Collectif des associations citoyennes (CAC) et notamment son Observatoire Citoyen de la Marchandisation des Associations, prends l’initiative de monter une visite apprenante pour visiter l’exposition du musée belge à Namur le 9 février, afin de s’approprier le travail des belges et de continuer le travail de préfiguration d’un projet de musée du capitalisme en France.
Déroulé et contenu de la visite :
La délégation française, composée de 5 personnes, a reçu un très bon accueil de l’équipe belge et a pu être hébergée pour la nuit du 8 au 9 chez l’une de ses représentants (salariée) à Bruxelles. Un moment d’échanges a pu avoir lieu le soir du 8 avec d’autres représentants de l’ASBL. L’équipe française est arrivée le matin du 8 à Namur et a pu donner un petit coup de main pour aider aux derniers préparatifs avant l’ouverture et la 1ère visite du musée à 17h.
La visite du musée se déroule en 6 étapes, présentées chacune dans un espace dédié :
-* Une étape introductive sur l’origine du projet et la raison d’être d’un tel musée. Ainsi que la dimension citoyenne et « non-experte » des médiateur.rices et des guides.
- La salle « Origines » : cette première salle est consacrée aux origines du capitalisme. Elle propose une (des) définition(s) du capitalisme.
- La salle « Espoirs » : on mange mieux, on prend plus soin de soi, on travaille moins, on a plus de temps pour les
loisirs, on est libéré de lourdes tâches ménagères, on a la possibilité de se soigner... d’où un salon confort ! Même si
l’on entend de plus en plus parler des limites du capitalisme, il est important de mettre en évidence que tout n’est pas blanc ou noir et qu’en Occident, le capitalisme a amené un certain confort de vie.
- La salle « Limites » : cette salle est présentée comme l’« envers de la médaille » de la salle précédente. Oui, le capitalisme a amené un certain confort de vie en occident mais il est actuellement porteur de menaces pour la vie sur terre. L’une des activités (photo ci-contre) propose de trouver l’année du jour du dépassement (aux environs de 1960, année où l’Humanité consommait seulement la moitié de la capacité régénératrice de la Terre). C’est là qu’est abordé la question du travail, du système bancaire, des inégalités, du « développement » Nord-Sud ou plus Sud-Nord …
- Le SAS couloir de la surconsommation : cette salle constitue une transition entre la Salle Limites dans lequel le visiteur réalise tous les points négatifs du capitalisme et la Salle Alternatives, plus positive, sur les alternatives et les
imaginaires à développer pour dépasser le modèle capitaliste dominant.
- La salle « Alternatives » : elle ouvre un horizon (sur quelques) possibles, auquel le visiteur est invité à participer. Les définitions suspendues alentour sont là pour guider les visiteurs dans leur découverte ou leur exploration des alternatives proposées dans les différents domaines de la vie. Il existe des alternatives « dans le système », qui peuvent prendre place en son sein, pour en réformer certaines choses et des alternatives « hors-système », qui se pensent
carrément hors du système capitaliste. Dans cette salle, un affichage des initiatives locales est présenté en fonction de l’endroit où se déploie l’exposition.
Parallèlement à l’exposition et ses visites guidées, une riche programmation dans la ville d’événements
par des associations partenaires (arpentage, vernissage, ateliers, conférences gesticulées…), à Namur
jusqu’à fin mars autour du Musée du Capitalisme.
Quelles suites pour le projet de création du Musée français :
L’idée est d’avancer dans le projet en construction en profitant d’événements ouverts du réseau CAC
et MES pour partager l’idée, la confronter aux personnes, militant.es et associations, permettre aux
un.es et aux autres de rejoindre le noyau de départ et d’amener sa pierre à l’édifice.
La première étape repérée :
– 6ème édition de Pop Mind du 13 au 15 mai à Rennes. https://www.pop-mind.eu/
POP MIND s’affirme depuis neuf ans comme un événement intersectoriel et fédérateur au-delà du secteur professionnel des arts et de la culture. Gratuit et ouvert à tou·tes, c’est un temps de rassemblement et de partage, C’est un temps d’échange, de décloisonnement, de recherche et de prospective. L’ambition de POP MIND est de creuser des problématiques culturelles, sociales, politiques et économiques sur lesquelles les structures, organisations, acteur.rices, chercheur.euses et partenaires publics ont à réfléchir et à partager, en articulant les dimensions territoriales, nationales et européennes voire internationales. Cette 6ème édition de POP MIND s’inscrit dans une dynamique du FAIRE, de la MISE EN MOUVEMENT EN COMMUN, de la capacité d’agir à différents endroits, du local au global.
A l’initiative du CAC et du MES, une proposition a été faite d’y animer un atelier sur le projet de musée du Capitalisme en France, Une réunion fin est prévu le 2 avril avec le double objectif de préparation du temps Popmind mais aussi
de discuter de notre organisation à venir et des potentielles prochaines phases d’avancée et de développement du musée.
Si vous souhaitez participer a la construction de ce projet n’hesitez pas a nous rejoindre en vous inscrivant framadate ICI
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