Dans un contexte de forte mutation socio-économique de la société où nous entendons de plus en plus parler de développement durable, d’innovation sociale, de responsabilité sociale des entreprises, de société à objet sociale étendu,... qu’apporte l’Économie solidaire pour accompagner la transition écologique et solidaire des territoires ?
Aujourd’hui plusieurs sensibilités se regroupent dans l’économie sociale et solidaire :
– Les entreprises de l’économie sociale structurées à partir de statuts de personnes et non de capitaux : Associations, Mutuelles, Coopératives et Fondations.
– Les initiatives de l’économie solidaire qui ont une forte dimension citoyenne et qui mettent la cohérence entre finalité sociale et pratiques au cœur de leur projet.
– L’entrepreneuriat social qui entend développer des biens et des services utiles et innovant socialement sur le marché pour répondre au besoins des citoyens.
Dans ce contexte quels modèles socio-économique pour l’économie solidaire ?
Laurent Gardin nous présente, dans son intervention le modèle socio-économique de l’économie solidaire et son intégration dans la pluralité des modèles de l’ESS. Puis il met en lumière l’analyse des différentes formes de coopérations qui sont à l’œuvre au sein de l’ESS, que ce soit dans la montée des relations avec les entreprises à but lucratif, la coopération avec le secteur public et notamment les conditions de co-construction des politiques publiques, ou enfin dans les modes de coopération au sein de l’ESS qui s’articulent au tour de stratégies différentes entre croissance et coopération.
Si la coopération reste au cœur du projet et des pratiques de l’ESS, des tensions existent avec d’autres formes de coordination : hiérarchie, croissance interne, concurrence, collaboration, commande publique, tutelle… Laurent Gardin montre la nécessité pour l’économie solidaire d’affirmer la coopération autour d’un projet commun et de construire de nouveaux pactes de coopération territoriaux plus large pour faire face à une compétition destructrice.
L’Économie solidaire n’est pas hors de l’économie mais au contraire mobilise une pluralité de comportements économiques pour répondre aux besoins de la société.
Si l’hybridation de ressources est de plus en plus reconnue par l’ensemble des acteurs de l’ESS, elle n’est pas suffisamment accompagnée d’une véritable réflexion sur le comportement dominant. Ainsi quelle place entendons nous donner à la réciprocité, à la redistribution ou au marché dans nos modèles économiques ? Sommes nous prêts à accepter la disparition de la subvention au profit de l’appel d’offre ? A abandonner la réciprocité pour la philanthropie ? Sommes nous pour le développement d’un marché du social business ?
Dans un contexte socio-politique et économique où l’idée d’un capitalisme d’intérêt général semble émerger, les questionnements des mouvements sont à l’œuvre autour de l’alliance avec la RSE, de la redéfinition des rapports avec les collectivités ou les coopérations possibles entre organisations de l’ESS ? Dans ce contexte , quels modèles socio-économiques l’économie solidaire veut elle incarner et promouvoir ?
Article rédigé par Bruno Lasnier sur la présentation de Laurent Gardin