Ce dernier ouvrage de la collection "Sociologie économique" dirigée par Jean Louis Laville est le fruit d’un travail collectif de chercheurs pour un questionnement critique de l’innovation sociale.
Partant de la polysémie de la notion d’innovation sociale, l’ouvrage montre qu’à l’opposé de la conception technocratique et entrepreneuriale portée par les pouvoirs publics, se développe une approche alternative de l’innovation sociale, plus populaire et moins visible, à travers l’exploration d’initiatives citoyennes.
Face au constat d’une appropriation institutionnelle de l’innovation sociale, qui oriente les organisations de l’économie sociale et solidaire vers la compétitivité et l’efficacité marchande, les auteurs apportent un regard critique sur cette conception de l’innovation sociale.
En revisitant l’histoire du néolibéralisme, l’ouvrage nous montre que dans les suites de la généralisation du marché, le social business, nouvelle vague du néolibéralisme, inclue une dimension philanthropique et éthique et s’empare de l’innovation sociale comme un outil pour réparer les maux engendrés par le capitalisme, à travers des formes de capitalisme à but social et nous démontre comment on retrouve dans l’innovation sociale l’opposition historique entre deux versions démocratique et philanthropique de la solidarité.
A contre courant de la doctrine dominante, cet ouvrage s’attache à remettre en lumière des expérimentations citoyennes peu prises en compte par les pouvoirs publics et nous montre le chemin vers une innovation sociale transformatrice qui nécessite également un tournant épistémologique valorisant les dynamiques de coproduction des savoirs et des politiques entre acteurs, chercheurs et institutions.